Peut-être que certains cyclistes parmi vous sont autant tiraillés que moi (Fiona) par cette terrible envie de vouloir immortaliser le cadre privilégié dans lequel ils roulent tout en voulant aussi profiter pleinement du moment présent de leurs propres yeux.
De mémoire, j’ai eu un vélo entre les jambes avant d’avoir un appareil photo dans les mains et pourtant c’est la passion pour les images qui a tout d’abord pris plus d’espace dans mon quotidien. Le deux-roues en toile de fond, sans jamais vraiment me quitter, a vu naître et grandir un amour pour les clichés d’un appareil dont je ne me séparais même pas en soirée. J’associais l’un au sport ou au transport et l’autre au hobby, à la passion.
Puis, dernièrement, le vélo s’est imposé. L’un n’empêchant pas l’autre, il a tout de même souvent fallu peser les pour et les contre de s’encombrer d’un boîtier ou non durant nos sorties. Et il a justement surtout fallu gérer cette paradoxale envie de vouloir tout photographier sur son chemin tout en voulant profiter pleinement du moment, les jambes en mouvement.
Depuis peu, je trouve un équilibre à ces deux pratiques. Parfois je ne photographie rien. Parfois je dégaine mon smartphone pour capturer quelques mètres à la volée et à d’autres occasions je fais signe à Bryan de s’arrêter pour que j’aie le temps de sortir mon boîtier et figer un virage ou une vallée. Heureusement je roule avec un partenaire patient (et aussi amateur de photographie) qui est toujours prêt à redescendre et remonter un bout de route (et s’il le faut à plusieurs reprises) pour réaliser une composition un peu plus travaillée.

L’essentiel semble d’utiliser un matériel léger et peu encombrant pour que sa manipulation nécessite le moins de temps et de logistique possible. C’est donc après nous être équipés d’un bon support de téléphone sur nos cintres ainsi qu’une sangle d’appareil photo adéquate pour moi que j’ai trouvé mon équilibre. Mon téléphone devant (plus pour la partie vidéo) et mon appareil dans le dos (à noter que je sens à peine sa présence), je me retrouve à portée de main de mes joujoux, sans devoir casser trop longuement le rythme de nos sorties lors de leur utilisation.
D’ailleurs c’est aussi certainement pour ces questions pratiques que nous avons mis de côté l’idée d’embarquer le drone de Bryan pendant nos expéditions. Pourtant l’idée de faire quelques images de cols vu du ciel, me démange fortement. Peut-être se joindra-t-il à nous plus tard sur d’autres types de sorties.
Pour conclure, j’ai certainement un style moins sportif ou compétitif que les cyclistes que nous croisons ou qui nous dépassent mais je prends tout autant de plaisir à rouler ainsi. Certains passages restent gravés dans nos têtes alors que d’autres se figent sur un écran. Le plus important reste d’être en accord avec ses envies et de veiller à ce qu’elles ne soient pas que faussement motivées par une potentielle recherches de vues ou de likes. Mais ça, c’est presque encore un autre sujet.
Dans tous les cas, il n’y a certainement pas qu’une seule façon d’aborder le cyclisme mais bien de nombreuses manières de pratiquer le vélo. Et pour l’instant, celle-ci nous convient plutôt bien.
